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Feuillets d’Hypnos, René Char

 Feuillets d’Hypnos,

de René Char

« Ces notes n’empruntent rien à l’amour de soi, à la nouvelle, à la maxime ou au roman. Un feu d’herbes sèches eût tout aussi bien été leur éditeur. La vue du sang supplicié en a fait une fois perdre le fil, a réduit à néant leur importance. Elles furent écrites dans la tension, la colère, la peur, l’émulation, le dégoût, la ruse, le recueillement furtif, l’illusion de l’avenir, l’amitié, l’amour. C’est dire combien elles sont affectées par l’événement. Ensuite plus souvent survolées que relues.
Ce carnet pourrait n’avoir appartenu à personne tant le sens de la vie d’un homme est sous-jacent à ses pérégrinations, et difficilement séparable d’un mimétisme parfois hallucinant. De telles tendances furent néanmoins combattues.
Ces notes marquent la résistance d’un humanisme conscient de ses devoirs, discret sur ses vertus, désirant réserver l’inaccessible champ libre à la fantaisie de ses soleils, et décidé à payer le prix pour cela. »    –   René Char

Sortie : 22 Mars 2007

Broché: 153 pages

Éditeur : Gallimard

Collection : Folioplus Classiques

René Char

Parce que le vingtième siècle n’a plus rien à apprendre, il se doit d’inventer. Une affirmation que le poète français René Char a su comprendre dans son intégralité. Enfant à la sensibilité exacerbée, élevé par une mère tortionnaire, c’est au fond d’une cabane dans son Vaucluse natal que le jeune René Char découvre la magie des lettres. Un répit de courte durée, car la guerre frappe déjà aux portes de l’Europe, et avec elle son lot de malheurs et de désolation.

Du jeune René chétif et soumis, il ne reste rien. Rien si ce n’est la sensibilité d’un Rimbaud que l’auteur déguise, maquille sous les traits du Capitaine Alexandre, un résistant d’un mètre quatre-vingt douze, aussi fort que déterminé. La guerre ; une source d’inspiration que Char exploite avec génie à travers son œuvre Feuillets d’Hypnos, un recueil au cours duquel on découvre la résistance sous un œil nouveau.

Aujourd’hui édité à la Pléiade, René Char s’inscrit comme l’un des derniers grands poètes français de part sa faculté à innover, et à faire de la poésie avec un seul mot. Ironie de l’histoire pour cet auteur qui devient immortel, alors même qu’il admirait l’éphémère : « Être du bond. Ne pas être du festin »

Feuillet d’Hypnos, un témoignage poignant de la résistance. Aussi puissant qu’un poème de Kipling My boy Jack, aussi lyrique qu’un canon allemand ! Char ne cherche pas à toucher le beau. Il joue avec notre inconscient et notre sensibilité. De mon point de vue, il était et demeure un ovni littéraire : véritable colosse aux pieds d’argile, il est à la poésie ce que Picasso fut à la peinture.

Amateurs de concret, de simple et d’évident, passez votre chemin.

Vigo Azzura


Le Maître des mots, Vigo Azzura

Vigo Azzura

La Poésie dans l’âme,

Bonjour à tous!

A l’occasion d’une rencontre aussi agréable qu’inattendue il m’a été proposé de participer à ce blog. L’on m’a confié, et je mesure l’ampleur de la tâche ainsi que sa difficulté, la section poésie et j’avoue que je m’en trouve honoré. Cela dit, comme je le précisais tantôt, la poésie est un art à la fois complexe mais aussi terriblement dépendant de sa nature subjective. 

En effet, hormis les codes stricts auxquelles elle est soumise, la poésie est un style littéraire sensible qu’il serait absurde d’opposer à une notion aussi fluctuante que la vérité.

Je ne m’emploierai donc pas ici à déstructurer les poèmes comme on nous l’enseigne en littérature. Je préfère privilégier l’aspect sensible et personnel de cet art au travers d’analyses essentiellement subjectives. Je me permettrais donc humblement de vous donner ma définition de la poésie sensible, le tout en vers, s’il vous plaît! 


« Ne cherchez pas le sens,

Il n’y en a pas,

C’est seulement la danse,

Des mots mis aux pas! »

– Vigo Azzura